Cultiver en Agriculture Biologique
Le soin du sol
Parmi les étymologies possibles d’ « agriculture » nous retiendrons « entretenir avec soin les champs », sens auquel s’accole naturellement le qualificatif « biologique » puisqu’il signifie pour sa part « connaissance du vivant ».
Cultiver en agriculture biologique commence donc par le soin du sol, au sein duquel différentes composantes sont en relation.
La structure
L’humus forme avec les feuillets d’argile le complexe argilo-humique qui détermine la structure du sol permettant la circulation et la rétention d’air et d’eau, et par sa forte capacité d’absorption régule l’alimentation des plantes en minéraux (éléments et oligo-éléments) tout en réduisant les risques de carences induites. Son abondance dépend de l’action des micro-organismes et de la matière organique retournant au sol.
Les mineraux
La disponibilité des minéraux pour les cultures dépend du pH et de la présence de l’ensemble des chaines trophiques (les différentes familles d’organismes vivants du sol).
Les organismes
Les organismes du sol génèrent l’humus et libèrent les minéraux du sol. Leur qualité et quantité, déterminantes, dépendent de la matière organique à dégrader, mais aussi d’énergie disponible.
L’herbe et la phytosynthese
C’est l’herbe, à un certain stade, qui en est la source en injectant dans le sol via ses exsudats racinaires une partie de ses sucres photosynthétisés (en quelque sorte comme un investissement en retour duquel elle attend les minéraux extraits et rendus disponibles par les micro-organismes).
Le levier naturel de tous ces liens réside ainsi dans les couverts végétaux, dans un cycle présentant les intérêts suivants :
- Structuration physique du sol par les racines permettant une porosité biologique, nécessaire au drainage et à l’activité des micro-organismes.
- Captation par les légumineuses de l’azote atmosphérique.
- Injection de sucres boostant l’activité des micro-organismes, capables d’extraire les minéraux du sol.
- Retour au sol, en fin de cycle, de la matière organique, qui sous l’action des micro-organismes évoluera en humus (rôle sur la structure du sol via le complexe argilo-humique, et régulation alimentaire).
L’agriculture de conservation
Cette approche agronomique, puisqu’elle vise au-delà de la fertilité le soin et même l’amélioration du sol s’appelle généralement Agriculture de Conservation. Puisqu’elle cherche à réduire fortement le travail du sol (qui brule la matière organique) et recourt à l’inverse aux couverts végétaux pour tous les intérêts relevés plus haut, on l’appelle également Agriculture du carbone.