Notre philosophie
Nourrir la vigne
A l’instar de Masanobu Fukuoka, chercheur japonais ayant mis en pratique son agriculture du «non-agir», nous souhaitons par l’agriculture de conservation cultiver la vigne en nous efforçant le plus possible de rendre son rôle à la nature, en endossant davantage celui de paysan : qui façonne et habite un paysage.
Culture naturelle
Au-delà de la gestion de l’enherbement, cette approche nous conduit à développer l’agroforesterie (le rôle des arbres), la tonte animale hivernale et la prédation printanière des escargots par les poules (stimulation et enrichissement de la vie du sol grâce à leurs déjections), la lacto-fermentation de plantes (rôle sur le RedOx, et apport d’oligo-éléments), et même un projet plus atypique d’aménagement d’un coteau en arbustra (vigne, arbres et animaux).
Concernant la protection foliaire, toujours nécessaire, nous poursuivons l’approche initiée en 1976 basée sur les oligo-éléments, et n’utilisons que de faibles quantités de cuivre et soufre contre le mildiou et l’oïdium.
Exprimer la typicité de nos terroirs
Une grande qualité du chenin est l’expression de la typicité, reflet de nos terroirs. Le travail réalisé à la fin du siècle dernier par l’INRA d’Angers a rendu plus lisible cette intuition vigneronne : retenant huit variables pédo-géo-climatiques, ils ont montré que chaque situation viticole se positionne entre deux situations antagonistes, soit de vigueur où la vigne pilotant sans contrainte son cycle végétatif va exprimer idéalement le cépage, soit de précocité où les conditions de ressuyage et de réchauffement du sol vont contraindre ce même cycle végétatif, qui va alors exprimer pleinement la minéralité de la situation.
Accompagner la vinification
La philosophie du travail en cave reste cohérente avec le travail qui précède : accompagner les fermentations puis l’élevage, en intervenant le moins possible.
Vins blancs
Dans le cas des vins blancs cela commence par un pressurage doux (débit faible mais le plus continu possible, donc assez long, pour obtenir des jus très clairs, sans mauvaise extraction, à l’aide notamment d’un pressoir Coquard, référence qualitative), un débourbage d’une journée ou deux suivi du départ en fermentation par les levures indigènes, puis de la fermentation malo-lactique pour les secs.
Vins rouges
La cuvaison des rouges est pour sa part assez longue (généralement 3 à 4 semaines) mais également très douce, incluant seulement un ou deux délestage(s) en début de macération puis quelques bullages à l’air.
La plupart de nos cuvées sont élevées plus ou moins partiellement en barriques, en foudres et en jarres de 10hL.
Cet élevage, pouvant comporter un ou deux soutirages, s’étend sur une à deux années.